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- From: Yves Grosset-Grange <adresse@cachée>
- To: adresse@cachée
- Subject: [liste_ygg] drôles de festins
- Date: Tue, 24 Dec 2024 11:30:39 +0100
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Bonjour à tous.
La Chine amplifie sa campagne anti-corruption. Cela a donné
dans Le Monde un article de son envoyé spécial Harold Thibault,
dont la conclusion a de quoi étonner.
La nouveauté est que, après les corruptions
dans l'industrie, ce sont celles qui sévissent dans la
finance qui sont dans le viseur des autorités. Dirigeants
et hauts cadres de grandes banques, où l'état est
majoritaire, n'y échappent pas. L'article en donne
quelques exemples, et ne manque pas au passage de dénoncer
les violations des droits de l'homme, le pouvoir
exorbitant de la Commission centrale d'inspection de la
discipline du PCC*, et la sévérité des peines. Un exemple
: une peine de mort pour 15 millions d'euros de pots de
vin.
L'article souligne que le discours officiel du PCC dénonce
« l’hédonisme » des acteurs de la finance,
fustige le secteur bancaire -qui devait abandonner « l’élitisme financier, le culte de l’argent,
la révérence pour l’Occident »- et les financiers, qui
devaient arrêter de se croire « exceptionnels, différents, supérieurs ».
Petit extrait de l'article :
Xi Jinping lui-même a précisé sa vision de ce que doit être la finance en Chine, « différente en nature du mode de développement financier occidental », plaçant « la prévention du risque et le contrôle » au sommet de toutes les priorités. Le mépris des dirigeants chinois pour le modèle de Wall Street n’est pas nouveau. Il date de la crise des subprimes, en 2008. Pékin jugea alors que les Etats-Unis avaient laissé les gains des financiers s’imposer sur la nécessité de stabilité [financière] et du développement national.
NB
: Pas seulement Pékin, puisque c'est aussi ce qu'a pensé la
majorité de les économistes occidentaux après la crise des
subprimes. Ce qui a conduit à l'instauration de nouvelles normes
sur les fonds propres des banques (Les lobbys bancaires
s'efforcent actuellement de dénigrer ces normes pour les
affaiblir...), et aux tentatives de
séparation banques de dépôt / banques d'affaires.
Toujours est-il que désormais, en Chine, les salaires des cadres des banques devraient être plafonnés à 380 000 euros par an
pour les mieux payés.
Et voici la conclusion de l'article :
"A terme, le risque est que la Chine ne finance que des projets droitement alignés avec ceux du PCC, sans risques, contribuant à une certaine atonie de l’économie."
Autrement
dit, l'auteur donne à penser que chercher le dynamisme de
l'économie impose de laisser la cupidité s'exercer pratiquement
sans borne dans la finance. Renversant, non ?
Je crains que cela soit en fait le message subliminal de nombreux
médias dont les actionnaires majoritaires sont de très riches
financiers, et que cet auteur y participe.
Alors en attendant une modification de la loi sur la presse (**)
soutenons la presse libre. Voyez https://fondspresselibre.org/
L'article complet est ici : https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/13/chine-entre-arrestations-et-salaires-plafonnes-xi-jinping-met-la-finance-au-pas_6445804_3234.html
Cordialement.
Yves GG
(*) PCC = Parti Communiste Chinois
(**) la
loi actuelle met la presse à la disposition des puissances
d'argent. Voyez
https://www.osonscauser.com/medias-pourquoi-10-milliardaires-controlent-ils-notre-information/.
Voyez aussi le livre de Julia Cagé et Benoît Huet "L'information est un bien public"
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- [liste_ygg] drôles de festins, Yves Grosset-Grange, 24/12/2024
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