[liste_ygg] Bref aperçu de débats entre actionnaires lors d'AG de banques

[Yves Grosset-Grange <ygg@retzien.fr>]

Bonjour à tous

Question climat nous avons un problème non seulement avec les entreprises qui continuent à investir dans de nouveaux projets pétroliers ou gaziers, mais aussi avec les banques qui les financent.

Pour porter le débat sur leurs responsabilités dans le changement climatique, des militants écologistes ont souscrit des actions financières de telles banques, ce qui leur donne le droit de s'exprimer et de poser des questions lors de leurs Assemblées Générales.

Ce sont des questions qui fâchent "grave", comme le montrent ces réactions d'actionnaires lors d'AG de la banque Natixis et de BNP Paribas :

Drôle de mésaventure vécue par l’activiste Ilham Rawoot, le 28 mai 2019, à l’assemblée générale de Natixis. Cette activiste, membre de l’association Justiça Ambiental, mobilisée au Mozambique contre l’exploitation de champs gaziers offshore et le développement de projets de gaz liquéfié, avait bataillé pour obtenir la parole, avant d’être conspuée et interrompue par le conseil d’administration. Son micro avait été coupé sans attendre la traduction de ses propos. « On lui criait de rentrer chez elle », se souvient Lorette Philippot, qui était à ses côtés.

Le 17 mai 2022, la militante Camille Etienne n’a pas été mieux accueillie à l’AG de BNP Paribas. Après avoir interpellé les dirigeants de la banque sur la stratégie climat de TotalÉnergies — le président de BNP Jean Lemierre étant membre du conseil d’administration de la compagnie pétrolière — elle a affirmé avoir été traitée de « connasse ». Une actionnaire lui aurait même souhaité d’avoir « la vie la plus courte possible ».

(extraits d'un article publié par reporterre.net le 15 mai 2023)

Autrement dit, non seulement ces actionnaires préfèrent leurs dividendes à la préservation d'un climat mondial vivable (ce qui est leur droit puisque ces opinions ne sont pas illégales) mais en plus ils cherchent à interdire l'_expression_ d'opinions contraires lors des Assemblées Générales de ces entreprises. Voici donc ce que valent la liberté et la vie pour ces gloutons. (J'aimerais savoir s'ils se prétendent "libéraux" !)

Comme le montre le fait que les rédacteurs de cet article sont allés chercher un évènement de 2019, des réactions d'une telle violence ne sont pas systématiques. On doit cependant constater que les engagements des banques à ne plus financer de tels projets climaticides tardent à venir !

Et si les banques centrales ne se décident toujours pas à "dégrader" dans leurs bilans les titres d'investissements néfastes des banques commerciales, celles-ci peuvent trainer encore longtemps. (Vous voyez qu'il faut s'intéresser au fonctionnement de la finance !)

Cordialement

Yves GG

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