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- From: Yves Grosset-Grange <ygg@retzien.fr>
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- Subject: [liste_ygg] Cette fois Denis Meadows se trompe
- Date: Sat, 9 Mar 2024 11:13:29 +0100
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Bonjour à tous
Denis
Meadows est celui qui a donné son nom au rapport
"Les limites de la croissance" qui
fit tant de bruit en
1972
; et qui en fait encore tant il semble aujourd'hui indécent de
remettre en cause le mythe de la croissance perpétuelle.
Marie
Charrel, chroniqueuse du Monde, nous rappelle pourtant (dans le
numéro daté du 1er mars 2024) que la
plupart des dommages annoncés en 1972 dans le scénario
médian du
rapport se sont effectivement produits et continuent de se
produire,
à commencer par le changement climatique, l'accroissement des
pollutions et la raréfaction de nombreuses ressources.
Denis
Meadows et son équipe de co-auteurs de 1972 avaient donc
largement
vu juste.
Mais
en 2018 le même D. Meadows déclarait que les moyens à mettre
en
oeuvre pour contrer ces dommages sont tels "qu'aucun
homme politique ou parti qui adopterait un tel programme
ne peut
remporter une élection. C'est là,
disait-il,
les
limites de la démocratie".
À
voir ce qui se détricote en ce moment de mesures nécessaires (bien
qu’
insuffisantes)
on
pourrait être tenté de le suivre. Mais s'agit-il de démocratie
??
Recemment
il enfonçait le clou : "Aujourd'hui
je vois mal comment les gens pourraient accepter de vivre
avec moins.
Nous ne choisirons donc pas le changement : il nous sera
imposé,
plus ou moins brutalement, par la hausse du prix des
énergies
fossiles et la limitation des ressources".
Sortons
de cette pessimiste chronique, et rappellons-nous la
Convention
citoyenne pour le climat lancée par Macron en 2019 : 150
citoyens tirés au sort pour étudier les causes du changement
climatique et proposer des mesures pour que la France assume
sa part
de ce qui est nécessaire pour rester sous les 1,5°C de
réchauffement.
Parmi
les diverses formes sérieuses de consultation du public
(*) la
préparation et le déroulement de l’expérience de la
Convention
Citoyenne pour le Climat (CCC) offrent
un
modèle du genre.
C’est pourquoi je vous invite très vivement à regarder le
très encourageant reportage « Les 150 » en replay sur La
Chaîne Parlementaire (LCP).
Voici 2 liens qui permettent de le visionner : https://lcp.fr/programmes/les-150-des-citoyens-s-engagent-apres-la-convention-citoyenne-pour-le-climat-90656 ou https://www.dailymotion.com/video/k7BslIPOToEJhsxqAJD
(*) il faut bien cette précision de « sérieuse », puisqu’on en voit tant de « bidons » !Cette expérience prouve que les citoyens ordinaires peuvent accepter des contraintes nouvelles pour un bienfait commun. Ils peuvent donc élire des porteurs de projets contraignants, contrairement à ce que redoute Denis Meadows.
À 2 conditions :
-
Être bien informés. Les 150 de la Convention ont participé à 2 week-ends d’information-formation préalablement à leurs débats. Ils ont pu interroger 140 experts, en particulier du CESE et de diverses ONG. Voyez https://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_citoyenne_pour_le_climat#Experts_auditionn%C3%A9s
-
Pouvoir compter sur l’équité dans la répartition des efforts qui seront demandés. Dans ce but les participants ont formulé des propositions d’interdiction ou de limitation de pratiques ou consommations émettrices de GES, qui devaient s’appliquer à tous : des mots comme « interdire », « rendre obligatoire », « réglementer ou « réguler » sont très fréquents dans les propositions qu’ils ont produites. Il y avait aussi des propositions de financement par des taxes à taux progressifs.
Voyez tout ça ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_citoyenne_pour_le_climat#Propositions
C’EST LÀ QUE LE BÂT BLESSE … Le néolibéral Macron veut « libérer l’intiative » et ne pas taxer ; et l’équité est un gros mot pour lui car tout revenu qui ne se fonde pas sur une mise en concurrence est de la « rente », injuste par nature.
Donc si cette convention n’a reçu que des suites minimes, ce n’est pas la faute de la démocratie au sens de « volonté du peuple ». C’est une autre volonté qui l’a empêchée.
Je soumets d’ailleurs à votre réflexion cette phrase, tirée de la chronique de Dominique Méda parue dans Le Monde daté des 4 et 5 septembre 2022 :
"Maintenant qu'il est clair que la surconsommation des uns détruit la base de vie des autres, la lutte en faveur de la réduction des inégalités de revenus et de patrimoines apparaît comme une des principales politiques écologiques."
Yves
GG 09/03/22
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- [liste_ygg] Cette fois Denis Meadows se trompe, Yves Grosset-Grange, 09/03/2024
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